Conte de Noël

23 décembre. La course contre la montre est lancée. Je m’étais bien promis pourtant au lendemain des fêtes de l’année passée que je m’y prendrais plus tôt. Mais non, nous sommes à deux jours de la naissance de Jésus et rien n’est fait. Pas le plus petit cadeau pour les enfants, pour mon mari ou pour mes parents. Quant au repas, ce n’est pas mieux avancé ! Faut dire que je n’ai pas un sou en poche. C’est, par conséquent, et tout de suite, beaucoup plus compliqué. J’ai bien pensé au crédit mais j’en ai déjà trop. La seule solution qui m’est venue à l’esprit c’est d’acheter un billet de millionnaire et de m’en remettre au hasard et à la chance. J’ai donc investi dans un ticket. Je l’ai depuis hier dans ma poche. Je sais, je devrais gratter, mais j’hésite. Je vais être déçue, comme d’habitude. Allez, je me lance. Je frotte avec mon index les différentes figures du jeu. Une fois. Deux fois. Trois fois ! Ouiiiiiiiiiii !!! 3000 € !!! Je saute de joie dans mon salon. Je suis bien contente d’être toute seule, je vais faire une surprise à ma famille digne de cette fête dont rêvent tous les travailleurs sans le sou.

Tout d’abord, me faire payer. Mais bien sûr, je n’ai pas de chance (on ne peut pas gagner à tous les coups), je dois me rendre dans un bureau de la Française des Jeux. A 15 kms ! Et bien évidemment, je suis à pied ! Je sens que la course contre la montre va être sévère si je veux tenir les délais ! Heureusement qu’il y a un bus pour m’y rendre. Toutes les heures. Me voilà donc à courir vers l’arrêt et à attendre 45 minutes car je suis trop en retard ou trop en avance. Il fait froid bien sûr puisque nous sommes fin décembre. Un blizzard s’est levé et j’ai oublié mon écharpe et mes gants dans la précipitation. Décidément, quelle galère Noël ![...]

Elodie TORRENTE

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