Le genre : Roman historique
ISBN : 2812922532
Le mot de l'éditeur
Nées de mères différentes, les sœurs Baud ne partagent pas un lien fraternel profond. L'aînée, Ferdinande, veuve de guerre, est entrée en condition à Paris. Zoé et Anthelmette, si dissemblables et malgré tout jumelles, accompagnent leurs époux qui innovent pour participer à la grande aventure de l'or blanc. Coqueline, la cadette, est fascinée par la haute société venue en villégiature dans la station, mais elle ne veut pas la servir, elle veut en être. Séduite par Côme, un jeune voyageur qui vante les vertus médicales du radium, elle fonce dans les écueils de l'existence avant de découvrir que des intrigues sournoises sont menées au détriment de son entourage. Les quatre sœurs seront-elles capables de s'unir pour piéger ceux que rien n'arrête ?
Ce que j'en ai pensé :
Ma note : 5/5
Comme je l'annonçais en février dernier suite à ma lecture très appréciée du deuxième roman de Frédérique-Sophie Braize, Pour quelques arpents de rêve, j'étais impatiente de découvrir son troisième roman, Soeurs de lait. Et je ne fus pas déçue. Loin de là.
Pour l'écriture encore et toujours. Riche, limpide, avec un vocabulaire ancien et si approprié à l'époque qu'il est impossible de ne pas l'apprécier. Il y a dans cette écriture, une recherche constante d'un travail minutieux qu'on aimerait beaucoup retrouver dans nombre de romans sortis en ce XXIe siècle.
Les personnages ensuite avec ce souci constant de l'auteur de nous faciliter la lecture, en dotant chaque couple de la même initiale de prénom. Ainsi, Zéphyr et Zoé auront entre autres enfants un Zébulon. Anthelmette et Ansèlme mettront au monde une Anne-Aimée. Prudent vit avec Prunelle. Coqueline est amoureuse de Côme, le monchu venu de la ville.
Les recherches ensuite. Car il s'agit ici d'un roman historique qui nous raconte les premières stations de ski, le début de cette ruée vers l'or blanc et surtout ces montagnards utilisés comme cobayes par des êtres peu scrupuleux à l'ère du radium et des recherches de Marie Curie. J'ai beaucoup appris dans ce roman comme, entre autres connaissances, l'origine du mot clochard, celui du mot Kleenex.
L'histoire bien sûr qui nous embarque dans les années 20, celles de l'après-guerre, de ces souffrances de poilus qui, à la veillée osent à mots couverts raconter l'enfer de la Grande Guerre. Celles de l'espoir d'une médecine plus performante quand les pratiques ancestrales sont balayées d'un revers de baïonnette, parce qu'avec 14-18, c'est une société entière qui perd ses repères et cherche dans le progrès, une ère nouvelle.
L'humour aussi. Parsemé de-ci, de-là. Et de très belles métaphores dont on retiendra, entre autres, car elles sont nombreuses, celle-ci : Sa sensibilité ressemblait à une montagne écrêtée dont les pics auraient été nivelés par les intempéries de l'existence.
En un mot comme en cent, un excellent roman qui nous apprend tant du point de vue de notre Histoire passée, que des mots inusités pourtant précis et évocateurs et dont la trame renvoie à l'affaire Nactalis, fait d'actualité récent que les jeunes parents ne sont pas près d'oublier. Hélas.
Bravo à l'auteur et vivement le prochain ! Je serai là pour le lire. Je l'attend déjà car ils ne sont pas si courants les romans dont la forme est aussi riche que le fond !
À lire, sans aucun doute.
Elodie Torrente
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Et la chronique de Pour quelques arpents de rêve, là.