Le genre : Roman historique
Le mot de l'éditeur
1858. Las de manger des pierres à la sauce aux cailloux, Gervais quitte son hameau de montagne avec cinq de ses proches. Ils émigrent en Argentine, pays qui est à la recherche de bourreaux de travail et de bonnes reproductrices pour peupler un immense territoire. Ils recevront une terre, du bétail, des semences et un petit pécule en échange d'un engagement définitif. Sur place, ils s'égareront à plus d'un titre, partiront à la dérive, tout comme ceux restés au pays où les émigrants ont laissé un monde rural bouleversé par leur départ. Avec ses doutes, sa culpabilité, mais aussi sa volonté d'améliorer le quotidien des siens, Gervais pressent que la réussite de leur établissement passera par les femmes. Mais seront-elles assez solides pour survivre au déracinement, ou seront-elles comme ces végétaux qu'on ne peut arracher de leur sol natal sans les faire périr ? De part et d'autre de l'Atlantique, les personnages se débattent dans une aventure singulière et ardente où s'entremêlent conquêtes, intrigues et péripéties. Leurs voix tissent un roman prenant et émouvant qui peint les arabesques à la fois insensées et pleines de sens de notre condition humaine. La suite appartient à l'histoire de ces 220 000 paysans français qui ont quitté leur village pour aller retourner la terre de la pampa.
Ce que j'en ai pensé :
Ma note : 5/5
Quand j'ai ouvert ce roman, je ne connaissais rien des Savoyards partis au milieu du XIXe siècle chercher la dignité de vivre de leur travail en Argentine.
Avec Gervais Premat, personnage principal de cette saga des pauvres gens, j'ai appris à quel point le peuple de la montagne avait souffert, ce qu'il avait du endurer pour pouvoir manger, dormir et espérer une vie meilleure.
Grâce à sa voix d'une autre époque, retransmise avec brio par l'auteur, je me suis retrouvée dans ce siècle de toutes les conquêtes, au milieu de cette famille et des codes ancestraux qui la guident et lui évitent de sombrer.
Car, si ce livre fait une belle part à la grande Histoire, celle que bon nombres d'entre nous a oublié en ces temps de migrations, il retrace avec les bons mots de l'époque, le patois de ces montagnards, ce qu'émigré dans un pays inconnu veut dire. À l'heure où les Français refusent pour beaucoup d'entre eux le gîte et le couvert aux migrants chassés de leur terre, Pour quelques arpents de rêve est de ces livres bons à mettre entre toutes les mains, même (surtout !) les plus frileuses.
Loin du pathos et du plaidoyer, ce roman, le deuxième de l'auteur est une vraie réussite que je conseille à tous ceux qui veulent voyager, apprendre et suivre sans sourciller le destin d'une famille déracinée qui s'agrippe à ceux qu'elle aime pour vivre dignement et être enfin considérés.
Suite à cette lecture, j'attends avec impatience la sortie de Soeurs de lait, le prochain roman de Frédérique -Sophie Braize prévue le 15 mars 2018.
Elodie Torrente
Retrouvez l'auteur sur sa page Facebook ici.
Et la chronique de Soeurs de lait, lu depuis, là.
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