Le genre : roman
Le mot de l'éditeur : Qu’est-ce qu’un bébé ? Pourquoi si peu de bébés dans la
littérature ?
Que faire des discours qui les entourent ? Pourquoi dit-on « bébé » et pas « le bébé » ?
Qu’est-ce qu’une mère ? Et pourquoi les femmes plutôt que les hommes ?
Ce que j'en ai pensé :
Note : 4/5
Marie DARRIEUSSECQ est un auteur particulier. Un auteur que j'apprécie même si je n'ai, en définitive, lu que deux de ses romans, Le bébé compris.
Ceux qui l'ont lu seront certainement d'accord avec moi. Ou pas. Peu importe. L'important n'est pas là mais dans cet avis controversé qu'il me reste, deux mois plus tard, de ce pamphlet sur le bébé.
Cependant et comme chaque lecture dépend, en plus du talent de l'auteur, du contexte du lecteur au moment où il découvre le texte, il me semble opportun de partager, au préalable, mon état d'esprit (bouillonant!) quand j'ai découvert ce bébé.
Tout d'abord, c'était le 24 octobre 2012, 21h, veille de la Matinale. Une heure avant l'endormissement (je me levais à 4h du matin le lendemain), j'ai oiuvert ma liseuse à la recherche d'un texte court et percutant. Tout de suite j'ai été attirée par le titre. Il venait de s'afficher sous la mention " "Recommandés pour vous" (eh oui, on n'arrête pas le progrès.. pour vendre). Tiens, un roman sur les bébés. De Marie DARRIEUSSECQ, celle de Truisme ? Pourquoi pas ? Ni une, ni deux, je clique sur extrait. Du style avant le live d'écriture du lendemain effectué sous la présidence de David FOENKINOS, voilà ce qu'il me faut ! Evidemment, j'adhère tout de suite à l'extrait que je livre ci-dessous (en partie restreinte, cliquez sur l'image du roman pour en lire davantage).
"Ces petits pieds qui gigotent, ils cognaient dans mon ventre. Je ne peux pas croire qu’il soit sorti de moi. Un jour un livreur a sonné à ma porte, j’avais un gros ventre, dans le colis il y avait le bébé, et je n’ai plus eu de gros ventre. Le petit de l’humain : il doit bien avoir quelque chose à chercher, à comprendre là. C’est une expérience répétitive et décousue, et quand le bébé dort la vie reprend,mais quand il est réveillé c’est sa vie à lui qui domine.{...}"
De ces premières phrases, impressions, réflexions, j'en fis le jour suivant une très courte allusion dans Circumnavigation. Je ne pense pas que l'écrivain passera un jour par ses pages, mais au cas où, je la remercie. Pour une belle phrase que cette lecture m'inspira, sans le vouloir (je crois que c'est cela la magie de la création).
Voilà pour l'hommage. Mais qu'en ai-je pensé, me direz-vous ? Pour être tout à fait franche, pasée l'euphorie de la victoire, j'ai repris ma lecture qui, faut bien l'avouer, n'a pas toujours été enthousiaste. Est-ce parce que je n'avais plus trop la tête à moi ou parce que certaines réflexions ne m'inspiraient aucun sentiment connu ? Je préfère le penser et me suis promis de relire les chapitres qui m'ont le moins touchée (j'ai mis des notes dans ma liseuse) voire de le relire en entier, ne serait-ce que parce que le sujet vaut le détour (il a été très très peu abordé dans la littérature).
Enfin, j'adhère tant à "On écrit aussi par rumination, comme on trouve, des jours après, la réplique à une vexation. " et à ce qu'est le bébé qui : "{...} lui, pour se faire comprendre, dépense de tels efforts qu'il finit par pleurer. " et qui : "{...} quand il saura parler, {il} aura tout oublié.", qu'il me serait pénible de faire, ici, une critique extrême et négative d'un roman, certes, peu romanesque (tout comme le sujet dont il traite), mais original et perturbant... même pour la mère aguerriée de deux enfants que je suis.
A lire donc, pour ceux qui demandent à un auteur d'écrire plus qu'une histoire. De ce point de vue, Le bébé est une belle réussite.
Elodie TORRENTE