Bonjour. Je m’appelle Babie. Bien sûr, ce n’est pas mon vrai prénom. N’allez pas croire. Mes parents ne sont pas des débiles. La preuve, je suis institutrice en maternelle première section. Et ce ne sont pas les imbéciles qui peuvent faire en sorte que leur enfant fasse ce métier-là. J’habite à Marseille et j’en suis fière. D’ailleurs j’ai mis un stickers de l’OM sur le pare-brise arrière de ma voiture. Il parait que ça évite de se la faire voler. J’ai une Mégane flambant neuve. Je ne sais pas trop la conduire ou plutôt si, mais les autres ils disent que je suis un vrai danger public. Comme si, répondre au téléphone, se maquiller, crier et s’agiter dans tous les sens au volant c’est être dangereux ! J’ai un klaxon ! Quand je dis que les gens sont bêtes, c’est certain que je ne dis pas une bêtise !
Physiquement, je suis plutôt vachement bien si j’en juge mon corps ferme de sportive. Faut dire que je l’entretiens en faisant de la varappe tous les week-ends. Avec mon petit ami. Enfin l’ancien que je n’ai pas encore quitté même si c’est bien parti pour qu’il le fasse à ma place. En attendant qu’il se décide, je m’en suis tapée un autre, le week-end dernier. Pour cela j’ai une technique imparable. Je joue les éplorées. Avec cette tactique, c’est souvent le plus couillon d’entre tous qui craque! Et s’il est aussi gentil, c’est que je vais pouvoir en faire ce que j’en veux. Dans ces conditions, peu importe la situation maritale de celui qui est l’heureux élu. Pourvu qu’il me plaise, je saute sur l’occasion ! Faut dire que, même si j’ai un corps splendide pour ceux qui aiment les muscles et la fermeté, j’ai un visage déformé par des tics. Je recouvre mes dents supérieures après avoir rabaissé mes narines et ouvert ma bouche tout en clignant des yeux. Ou un truc dans ce goût-là. Je ne sais pas exactement vu que je ne le fais jamais quand je me regarde dans un miroir. Sinon, comment ferai-je pour me maquiller?
Avec un tel tic, je pars du tac-au-tac. Enfin, dès qu’on me dévisage avec insistance. Dans ce cas, deux solutions, soit je saute à la gorge, soit je saute au paf. Cette dernière action, de préférence lorsque je rencontre un mâle qui est plus attiré par mes fesses que par ma tête. Ce qui arrive de temps en temps.
Preuve en est, l’autre week-end quand je suis partie avec ma vraie-super-hyper-méga-copine, Sandrine que j’ai rencontré y’a deux mois et qui est super-parce-qu’elle-a-eu-des-expériences-homosexuelles-et-que-j’adorerai- essayer -avec-elle (entre nous soit-dit, bien entendu). Je lui ai montré les signes de mon désir mais elle n’a pas l’air de réagir. Surtout depuis qu’elle a passé les dernières vacances avec sa super – amie - d’amitié -qu’elle-se -connaisse –depuis- seize ans et que je ne supporte pas avec ses airs supérieurs de parisienne. Une nana du genre à l’aise partout, souriante et drôle dont la complicité infranchissable avec Sandrine, m’insupporte. Une conne, quoi. Qui, pour mon plus grand plaisir, n’était pas des nôtres ce week-end là.
Nous partîmes donc rejoindre l’amant de Sandrine que la parisienne, sa super – amie - d’amitié lui avait permit de rencontrer en début d’été. Cet amant était l’ami d’enfance d’un certain Verge Sangêne qui portait bien son nom. Seule la parisienne qu’il allongeait depuis des mois se plaisait à croire le contraire. A sa place, je n’y aurai même pas songé ! Je savais donc qu’il y aurait le nouvel amant, Verge Sangêne que je connaissais à peine et quelques autres qui appréciaient Sandrine et sa parisienne. J’espérais qu’ils l’oublieraient cette maudite fille que je ne pouvais pas encadrer. Vu le nombre d’appels qu’ils échangèrent avec elle tout au long de la soirée, je compris immédiatement que c’était peine perdue. Le vin et autres dérivés me firent patienter. Bien m’en a pris, car après moult appels téléphoniques dans ce mobil-home déglingué où se passait la soirée, Verge Sangêne qui appréciait visiblement mon corps, s’en revint de la conversation ultime et fatale qui fit pleurer cette conne de parisienne, en arborant le sourire radieux de celui qui s’est débarrassé de son boulet avec brio, c’est-à-dire sans rien faire. De mon côté, j’avais le cerveau embrumé de ceux qui ont trop abusés de substances illicites, en croyant fermement être imperméable à leurs effets. J’avais fanfaronné en début de soirée. Je m’éteignais plus vite qu’ils ne l’avaient tous espéré. Heureusement, dans ces conditions, que la main de Verge Sangêne s’empara de ma cheville afin de poser mon pied sur sa cuisse qu’il avait épaisse et musclé. Dès lors, je savais ma victoire acquise. J’étais moins que rien face à sa parisienne qu’ils semblaient tous adorer et pourtant, cette nuit, c’était dans mon corps qu’il allait s’exciter. Bien sûr, face à tous ces gens qui me scrutaient, je n’osais pas lui rendre la pareille. Je n’étais pas en terrain ami et vue la tête de cette chère Sandrine, je sentais bien que je n’avais pas intérêt à m’y adonner. Aussi, lorsque Sangêne me proposa un lit dans son camping-car, j’acceptais volontiers, l’air de rien, comme quelqu’un qui n’avait pas de lieu où coucher défini à l’avance. Sur ces entrefaites, nous quittâmes tous les deux le mobil-home et cette ambiance hostile. Les enfants du monsieur étaient couchés. Un litre de vin rosé nous attendait. Et ma culotte était de plus en plus mouillée. J’avais, en effet, ouï dire ses talents cachés par la parisienne qui en raffolait. Je fis bonne figure en devisant avec lui mais j’avoue que je n’avais pas trop le cœur à m’épancher. Seul mon sexe se liquéfiait. Je l’écoutais pourtant, pleurais un peu histoire d’assurer mon emprise tout en lui rendant ma jambe et que je prenne enfin mon pied. Il ne tarda pas à m’embrasser puis à caresser mes parties les plus intimes. A mesure qu’il m’excitait, mon visage se déformait. Il n’en vit rien, tout occupé qu’il était à me lécher l’entrejambe. Lorsqu’au bout de longues minutes, il revint m’embrasser, je sentis son membre, gros et mou, entrer en moi. Je le regardais s’agiter, les yeux fermés, concentré sur sa tâche : bander. Quelques minutes passèrent avant que, suant à grosses gouttes, il abandonne ses tentatives vaines et désespérées. il me prit alors dans ses bras et me prodigua des tonnes de caresses pour mieux s’excuser. Un couillon comme ça, c’était inespéré ! Je m’endormis satisfaite. Mon choix avait été très judicieux !
Tout au long du week-end, nous affichâmes l’image d’un tout jeune couple heureux face à l’hostilité évidente de Sandrine et du reste de la bande. J’avais trahi sa confiance en couchant avec le petit ami de sa super – amie - d’amitié, le soir même de leur rupture, après qu’ils aient passé deux mois ensemble dans la même contrée ! Je ne vois pas en quoi il s’agissait d’un manque de respect. Pour autant, je fis mine face à elle de me sentir coupable, pleurais un peu, me repentais. Rien n’y fit. Le froid glacial demeura entre nous. Dans cette ambiance, il ne me resta plus qu’à accepter la tendresse de Verge Sangêne. Pour autant, jamais il ne m'embrassa. Avec mes tics, c'est pas pratique !
Elodie TORRENTE
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jean-françois G. (jeudi, 09 janvier 2014 13:11)
A moi le privilège d'écrire le premier commentaire...
Style nerveux et enlevé, très approprié au sujet
Derrière un érotisme au léger parfum glauque, j'apprécie l'esquisse de psychologie vraiment féminine qui manque souvent dans ce genre de littérature généralement exclusivement descriptive
Le choix du prénom de l'institutrice marseillaise renvoie à un sobriquet local désobligeant qui désignait jadis les immigrés italiens mais, bon, qui s'en souvient aujourd'hui...
Quant à mon compère "Verge Sansgêne", excellente trouvaille, tout porte à croire que sa limace ne se transformera jamais en tour du Fanal...fatalitas!
Moralité, dans un camping, préférez l'homme de peine qui passe la tondeuse au moniteur de voile peroxydé, avec un peu de chance, vous vous imaginerez en Lady Chatte en l'air assise sur son rocking chair bien gonflé ;-)