Et maintenant ?
Dans un an, je fêterai mes vingt ans d'écriture de fictions, mes dix-sept ans de publications dans des livres à compte d'éditeur.
Après toutes ces années et une traversée du désert depuis 2020, un bilan s'impose. Il est amer.
Sous-payés, mal considérés ou trompés par certains éditeurs, attaqués de toutes parts ces derniers jours (diminution du seuil de TVA, fermeture puis réouverture temporaire de la plateforme Pass culture, réforme du RSA), pour palier la (très) mauvaise gestion du budget de et par l'Etat, oui, le constat en tant qu'artiste-autrice est amer.
Alors quand on me demande, "Tu l'as envoyé à d'autres éditeurs ton roman ?", la réponse est non. Je n'y crois plus. Sur quatre réponses positives, chaque maison à sa manière a tenté de me spollier de mes droits ou de mon argent. Les autres, ne répondent pas.
Batailler de nouveau à chercher un.e éditeur.ice professionnel.le, enthousiaste et respectueu.se.s de la création et de l'auteur.ice tant du point de vue social, légal qu'humain, un.e partenaire sur le long terme, un être rare donc pour défendre un livre à la durée de vie limitée, qui sera peu lu, piraté puis, dans le pire des cas, copié par l'IA, est-ce que ça vaut le coup ?
Non.
Le temps est précieux.
Alors je jette mes velléités d'édition dans le bac de tri, je recyclerai ce temps à l'écriture.
Ce qui m'a toujours importé c'est d'écrire et parce que j'ai déjà été publiée, j'ai fini par dévier vers l'envie de publication, le rêve d'un lectorat toujours plus grand, quitte, parce que je ne le trouvais pas, à m'arrêter d'écrire, doutant toujours plus de mes idées, de mes mots.
Or, il y a vingt ans, Face à moi n'a pas été écrite dans l'envie d'être publiée. D'être lue, oui. Sur un blog géré par mes soins. Par qui voulait. Parce que j'avais envie de raconter cette histoire.
Je reprends donc ce chemin. Pas forcément à travers des fictions. Au moins pour évoquer ma vie d'autrice. Ca peut peut-être servir à d'autres.
Si tant est que certain.e.s s'égarent ici.
Sinon, tant pis.
Ce sera écrit.